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Le mouton, le cabri et le chien

Quand l'hyène et le bouc signent la paix

Histoire du chacal et du chien

La hyène, le singe et le lièvre

Nidjema l'orpheline

 

 

Le mouton, le cabri et le chien

     Le mouton, le cabri et le chien veulent partir à Sarh. Un camion arrive. Le mouton demande le prix du voyage. Le chauffeur veut cinq cents francs. Le mouton donne cinq cents francs. Le chien donne mille francs. Le cabri demande de payer à l'arrivée. Le chauffeur accepte. Le camion part. Le camion arrive à Sarh. Le mouton descend du camion et s'en va. Le cabri se sauve à toute vitesse sans payer. Le chien vient demander sa monnaie au chauffeur. Le chauffeur lui répond : "Va demander ta monnaie au cabri."
     C'est pourquoi aujourd'hui, quand un camion arrive, le cabri s'enfuit, le chien le poursuit, le mouton ne bouge pas, car il a tout payé.

Cette histoire est tirée du livre Contes du Tchad : Goundi Tome 2 par Togueyadji Mindengar et Maurice Fournier. 1998: Publications pédagogiques de Sarh, BP 87, Sarh, Tchad. 

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Quand l'hyène et le bouc signent la paix

     Las des querelles incessantes qui les opposaient, tous les animaux, ceux du village et ceux de la brousse, conviennent de signer la paix, de cesser de s'entre-tuer. Tous doivent vivre dorénavant en frères et s'unir contre leur ennemi commun, l'homme, cet être sans doute faible, mais à qui Dieu a donné des moyens diaboliques de rester maître des uns et de tenir en respect des autres, soit en les harcelant pour se distraire, soit en les abattant pour se nourrir.
     D'ailleurs, les animaux domestiques n'étaient-ils pas originaires de la jungle, avant leur asservissement par l'homme? Des émissaires furent dépêchés, afin de diffuser partout la bonne nouvelle. Oui, la réconciliation et la concorde devrait naître, vivre et aller de l'avant.
     Enfin, on fixa une date, un soir, pour célébrer la fête sur une vaste place aménagée à l'orée de la brousse, au voisinage des champs incultes. Tous les animaux, grands et petits, ceux vivant dans le village, dans la brousse ou dans les arbres, dans les trous et dans l'eau, ceux qui volent, qui courent, qui marchent sur deux ou quatre pattes, ceux qui rampent, infirmes, victimes de la férocité de leur congénères ou des coups de l'homme; bref, tous ceux que la vie a opposés se sont donc retrouvés pour sceller définitivement la réconciliation.
     Aussi, une foule énorme et dense emplissait-elle la place. On se congratulait, on se serrait fraternellement les pattes. Le lion, l'éléphant, le buffle, le taureau, le dromadaire et quelques autres notabilités prirent la parole tour à tour et exposèrent en termes exaltants l'objet de la réunion. Quand ils eurent terminé, l'allégresse était générale. Ils furent chaleureusement applaudis.
     Puis la danse commença, soutenue par une musique très prenante. Les musiciens : le singe, le lièvre aux longues oreilles, le porc-épic au corps armé de piquants, le chacal au long museau et d'autres virtuoses jouant, qui du tam-tam, qui du balafon, qui de la flûte, rivalisèrent d'adresse. Bientôt la fièvre gagna toute la foule. L'autruche, la girafe, le cheval, excellents danseurs, eurent un grand succès. Quant à l'énorme cheval du génie des rivières africaines, je veux parler de l'hippopotame, l'affreux mastodonte mal taillé par les ciseaux de dame nature, ne ménagea rien pour divertir l'assistance par ses bouffonneries.
     Après tant d'autres danseurs, le bouc sauta étourdiment dans le cercle et, par ses gaucheries, provoqua un certain désordre. Et, comme le dit le proverbe, "L'os que le chien voit, la chèvre ne le voit pas". L'hyène, qui le guettait sans doute, alla se placer auprès de lui, feignant de l'admirer et lui lançant des oeillades qui ne trompent pas.
     Enfin, ne pouvant plus se contenir, elle se jeta brutalement sur lui, essayant de le traîner hors du cercle pour mieux l'étrangler. Le bouc poussa des cris désespérés et l'assistance se précipita pour le libérer de l'étreinte de l'hyène qui se mit à lécher ses babines. La confusion et la panique gagnèrent la foule. La panthère en profita pour attaquer le mouton et le combat s'engagea entre antagonistes.
     Les membres du Comité d'Organisation essayèrent vainement de rétablir l'ordre. Le lion, par mégarde, arracha une oreille au taureau qui, de son côté, lui creva un oeil. La bagarre se généralisa et ce fut le comble de la panique suivie de la fuite généralisée. Les animaux domestiques, instinctivement, prirent le chemin du village, poursuivis par les faunes sanguinaires, et c'était des cris d'attaque, de lutte acharnée et de gémissements d'agonie. Les hommes, alertés, saisirent leurs armes et sortirent de leurs demeures. Des coups de fusils crépitaient, des flèches sifflaient.
     Les bêtes sauvages, apeurées, regagnèrent précipitamment la brousse, non sans laisser derrière elles quelques unes de leurs, mortes ou blessées.
     Ainsi la réconciliation échoua. "La concorde ne règne pas d'une cité sans sot." C'est par la tolérance, les concessions mutuelles, les compromis réciproques et l'oubli des vieux réflexes de haine que l'on peut maintenir la paix. Les animaux l'ont appris à leur dépens.
     Moralité de cette histoire : "La paix et la concorde ne sont pas que de simples mots; ce sont avant tout des comportements."

Cette histoire est tirée du livre Paroles d'hier et d'aujourd'hui : Ainsi parlaient nos ancêtres par Djimtola Nelli. 1995: CEFOD - Éditions, BP 87, Sarh, Tchad. 

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L'histoire du chacal et du chien

     Le chacal, le chien et leurs enfants, comme racontaient les aïeux, vivaient et mangeait ensemble dans la brousse. Il y eut une année où il faisait assez froid et comme ils ne supportaient pas le froid ils allaient mourir avec leurs enfants. Alors le chacal a demandé au chien : "Pour le moment où est-ce que nous allons trouver le feu pour nous chauffer?"
     Le chien a dit : "Mondo, Mondo regarde, ce monsieur allume un feu, je vais tout de suite aller nous chercher du feu pour qu'on se chauffe." Le chien est parti trouver le monsieur en train de se chauffer. L'homme lui a demandé : "D'où viens-tu?" Le chien a répondu : "Nous mourrons de froid, c'est pourquoi je suis venu chercher du feu pour nous chauffer." Le monsieur lui a répondu : "Chauffes-toi bien avant que tu prennes le feu, puis tu t'en iras."
     Alors le chien, la bouche élevée en haut, se mit à se chauffer. Il s'est chauffé jusqu'à ce qu'il s'est brûlé les poils, mais son nez est resté encore humide. Pendant ce temps, la femme du monsieur leur a préparé un repas. Ils ont bien mangé, et le chien a même mangé les os. Ainsi il a oublié de prendre le feu avec lui. Entre temps le chacal souffre de froid avec ses enfants, il continue à appeler le chien pour qu'il apporte le feu pour qu'ils se chauffent.
     Alors le chien a dit : "J'irai en brousse, là où mes narines me dirigent, sauf s'ils deviennent sec d'abord." Ainsi il a abandonné le chacal avec ses enfants. Quant à lui, il a suivi le monsieur pour rentrer à la maison. C'est pourquoi, jusqu'à nos jours, le nez du chien reste toujours humide. Quand vous remarquez que le nez du chien est sec, sachez bien qu'il est mort, et jetez-le en brousse. Depuis ce temps, si vous entendez le chacal crier, c'est qu'il appelle le chien. Le chien à son tour va aboyer, pour affirmer qu'il ira en brousse quand son nez deviendra sec.

Cette histoire est tirée du livre Taaya gede (Histoires du chien) par L'Association pour le Développement et la Promotion de la Langue Guerguiko. 2000 : Association SIL Tchad, BP 4214, N'Djaména, Tchad. 

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La hyène, le singe et le lièvre

     Une hyène monte sur un puits. La hyène tombe dans le puits. Un singe se promène. Le singe entend les cris de la hyène. "Mon frère, aide-moi, je veux sortir!"
     Le singe met sa queue dans le puits. La hyène attrape la queue. Elle sort du puits. L'hyène demande, "Mon frère, porte moi, je veux aller à la maison." Le singe porte la hyène chez-elle.
     La hyène a faim. Elle veut manger le singe. Le singe s'enfuit. Le singe et la hyène se battent.
     Le lièvre entend les cris du singe. Le lièvre arrive et leur demande de s'expliquer. Le singe explique tout au lièvre. Le lièvre lui demande : "Est-ce que tu peux porter la hyène?" Le singe répond : "Oui, je peux porter la hyène." Le lièvre dit au singe : "Porte la hyène au puits."
     Le singe porte la hyène au puits. Le singe jette la hyène dans le puits. Le lièvre dit au singe : "Laisse-la dans le puits." Le lièvre et le singe rentrent chez-eux. La hyène meurt dans le puits.

Cette histoire est tirée du livre Contes du Tchad : Goundi Tome 2 par Togueyadji Mindengar et Maurice Fournier. 1998: Publications pédagogiques de Sarh, BP 87, Sarh, Tchad. 

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Nidjema l'orpheline

"...Il était une fois une petite fille vertueuse, dévouée et bonne amie de tous. On l'appelait Nidjema parce qu'elle était particulièrement belle. Bien qu'elle fût orpheline, ses camarades savaient qu'ils pouvaient user et abuser de ses services. Elle les tirait d'embarras, réparait leurs oublis et le pan de son habit cachait toujours pour eux la meilleure part de son maigre dîner. Or, dans sa famille adoptive, Nidjema n'était pas heureuse. On lui réservait les travaux les plus pénibles : elle allait puiser de l'eau, ramasser du bois. C'était toujours Nidjema qui allumait le feu, écrasait le mil, lavait les calebasses, mais jamais on n'était content d'elle. Alors on la battait.

Un matin, elle fut tellement battue qu'elle se sauva dans la brousse pour en finir avec la vie. Elle traversa quantité de bois sans se soucier ni des bêtes féroces ni des reptiles... "

Notre héros rencontre des monstres hideux en cours de route, et les demande de lui tuer. Ils refusèrent l'un après l'autre. Finalement, elle rencontre la mort, qui lui dit :

"Adorable petite étoile! Le destin de l'homme est inexorable. Chacun attend son heure. La tienne n'a pas encore sonné. Retourne donc d'où tu viens; rejoins ton village. Sur la terre, le bonheur consiste dans la vertu!"

Cette histoire, ainsi que d'autres très intéressantes, se trouvent dans le livre Au Tchad sous les étoiles par Joseph Brahim SEID. 1962: PRESENCE AFRICAINE, 25 bis, rue des Écoles, Paris 75005. ISBN 2-7087-0499-0. Nous vous recommandons de trouver votre copie de ce livre extraordinaire et rêveur!

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